Dans cet album, il est question de Femme. Celle qui se montre nue mais ne dévoile rien. Celle qui ne se montre pas, mais révèle l'"Intime", invisible. Subtile. Poétique. Amante, Fille, Egérie, Mère, Aphone, Crieuse, mesquine ou bienveillante. Elle est multiple. Cinématographique. Méprisante à la Godard ou dominatrice à la Almodovar. L'écriture est pétillante, parfois piquante quand il s'agit d'égérie Chanel décadente dans Baby Doll. Cette Allure dont on se parfume, éphémère. "Ton style" fait référence à la chanson de Léo Ferré. Il n'y a peut-être que moi pour comprendre, mais chaque fois que j'emploie "ton style", je chante "ton cul". Dans cet album, une atmosphère urbaine côtoie le fond des caves. Où la brutalité du monde combat notre intérieur. Où, dans les caves enfumées, on chante pour se libérer d'un spleen. Avec ceux qui se comprennent, ceux qui nous ressemblent. La musique devient alors lumineuse et les mots, universels. La "Femme à l'Éventail" a inspiré les plus grands peintres. Dans son texte, l’artiste emprisonne la femme qui lui fait peur dans un tableau afin qu’elle ne puisse plus l'atteindre. L'écriture aussi est au couteau. Tranchante de justesse. Cet album est racé, élégant, à la frontière d'une pop, poétique et nerveuse, et d'un blues latin granuleux, ensablé, chaud. Imparfait et vivant. Céline Ollivier nous interroge sur notre vision des choses. Notre manière de nous protéger, de nous engager aussi. Tout en subtilité, avec poésie et élégance. Comme un tableau, comme une Voix. Porteuse de fêlures et d’espoirs. Magnétique.